“L’homme est une création du désir, non pas une création du besoin.”
De Gaston Bachelard / La Psychanalyse du feu
Lorsque Yuval Noah Harari dit que l’homme devra se réinventer tous les 10 ans à l‘avenir, nous pressentons déjà qu’il est important de commencer ce processus dès à présent. Et même si ce n’est pas évident, nombreux sont les dirigeants qui se sont déjà réinventés, d’Elon Musk à Marc Simoncini en passant par François Pinault. Le mouvement s’accélérant et face à plus d’instabilité (Brexit, Trump…), à plus de contraintes écologiques, à plus de contraintes sociétales (meetoo, relation personnelle amoureuse), à la nécessité de mieux gérer son énergie (burn out, santé mentale, bore out…), les dirigeants ont besoin de trouver l’inspiration pour eux-mêmes et de souffler afin d’être capables d’inspirer à leur tour leurs équipes.
Structurer son agenda avec la précision du Samouraï
De plus en plus d’études montrent que travailler moins est plus productif pour les salariés comme pour leurs dirigeants. Ces derniers ont besoin de trouver des solutions pour prendre de la hauteur, devenir encore plus stratégiques dans la gestion de leur temps, simplifier leurs process et les industrialiser, mieux utiliser les outils digitaux à leur disposition, mieux déléguer ou encore, oser dire non plus facilement et plus régulièrement.
A ce titre, l’expérience de Microsoft au Japon en Août dernier est intéressante puisque le test de la semaine de travail de quatre jours a dopé la productivité de ses salariés et de l’entreprise ! Les dirigeants sont de plus en plus confrontés à des changements de paradigme et à une plus grande maturité des stakeholders. Ils sont donc besoin d’être plus conscients d’eux-mêmes et de leur fonctionnement afin de devenir plus inspirants. Pour y parvenir, la meilleure stratégie consiste à renforcer leur qualité de présence, leur impact et leurs ancrages. Ces changements impliquent donc un nouveau style de Leadership.
Se donner le temps de la réflexion et de l’énergétisation
Ceux qui pratiquent le surf le savent bien, une fois la vague surfée, il faut se remettre à pagayer et surveiller la prochaine vague pour l’attraper. Lorsque j’ai décidé de quitter la finance, j’ai demandé à un coach de m’accompagner pour mettre en oeuvre un plan sur 3-5 ans afin d’assurer ma transition. L’objectif était de passer du statut de manager en salle des marchés de Deutsche Bank à Londres à coach indépendant travaillant seul chez moi. J’ai dû apprendre à organiser ma vie personnelle différemment, à profiter de mon temps libre pour me former au coaching mais aussi au Yoga et à réaliser un de mes rêves comme grimper des cascades de glace dans les Hautes Alpes.
La nature est un exemple à suivre en matière de ressourcement, comme elle le fait pour elle-même avec la jachère. Apprenons à nous reposer temporairement, à laisser notre productivité en jachère pour en récolter, le moment venu, tous les bénéfices.
Visualiser son futur
On sait dès à présent que le coaching se fera disrupter par l’AI d’ici quelques années et Google y travaille probablement déjà. Ce dernier et les GAFA nous connaissent mieux que nous-mêmes alors que le coach ne sait que ce que son client veut bien lui livrer, le tout filtré par ses biais cognitifs…
Alors comment se préparer, nourrir son imaginaire positif et prendre le temps de se familiariser avec les conséquences de la transformation de ce métier que j’aime tant ? Je pense que la partie cognitive de mon activité sera probablement mieux traitée par l’IA et que le rôle du coach sera centré sur comment aider le client à accepter le message délivré par l’IA et à mettre en oeuvre les solutions adaptées. C’est la raison pour laquelle j’ai fait le choix de me concentrer et de renforcer mes compétences sur l’intelligence émotionnelle, l’intégration des messages et l’influence du corps comme de la posture sur le mental des personnes que j’accompagne.
Souvenez-vous de ce slogan des années 70 “ En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées”. C’est généralement dans des situations difficiles que les choses changent, rarement quand tout va bien. C’est pourquoi je préfère anticiper, me poser, et de prendre le temps de nourrir ce que j’appelle “ma machine à rêves” !
Cultiver son optimisme pour provoquer la chance
Richard Branson, fondateur de Virgin, n’a jamais cessé de croire que tout ce qu’il entreprendrait serait couronné de succès, même et surtout, lorsqu’il s’aventure dans des domaines dans lesquels il n’a aucune expérience comme l’aviation (Virgin Atlantic Airways), la téléphonie mobile (Virgin Mobile) et les voyages dans l’espace (Virgin Galactic). Selon lui, le manque d’expérience n’est pas nécessairement un handicap et peut même être un atout (surtout dans un monde en pleine mutation qui nécessite de se libérer de ses a priori). L’opportunité se provoque, elle ne s’attend pas.
“Fake it until your make it” Quésaco ? Apprenez à donner l’impression d’être à l’aise, de maîtriser votre sujet, en vous laissant le temps d’acquérir les connaissances et l’aisance nécessaires au fil de l’eau. Ne doutez pas de votre capacité à réussir votre prochain challenge, donnez-vous simplement le temps d’y arriver ! Parfois communiquer sur ses succès alors qu’ils ne sont pas encore réalisés peut transformer le fake en réalité !
Se réinventer ou se hacker en langage startup passe également par renforcer son Personal Branding en communiquant sur ses rêves, ses envies, ses projets. J’ai remarqué que les autres ont facilement tendance à nous mettre dans une case liée à notre passé et très sont très peu enclins à prendre en considération notre évolution. C’est pourquoi communiquer et créer son storytelling intégrant sa vision de son “future self” est clé. Alexandre Bompard chez Carrefour l’a très bien fait lorsqu’il a communiqué sur le nouveau positionnement de la marque pour démocratiser le bio et sa proximité avec les clients. Cette stratégie de communication est un outil redoutable pour permettre à tout un chacun de se projeter dans une nouvelle vision ou un nouveau projet !
Et vous, avez-vous identifié votre prochaine vague et comment allez-vous vous donner les moyens pour la surfer ?
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