« Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin. »
Proverbe africain
Dans un monde où la coopétition règne, nos concurrents peuvent aussi être nos partenaires : regardez Apple et Samsung.
La coopétition, terme fusionnant les notions de coopération et de compétition, représente l’art de collaborer avec ses concurrents dans un esprit de bénéfice mutuel. Cet état d’esprit remet complètement en question l’idée selon laquelle la compétition doit être exclusive de la coopération. Ceci est particulièrement vrai pour les cadres supérieurs dans les multinationales, et particulièrement vrai pour certaines cultures très élitistes comme la culture européenne.
D’autre part, l’étude de Catalyst (2017) « The Competitive Advantage of Women Leaders », montre que les femmes sont aussi compétitives que les hommes, mais qu’elles sont plus motivées qu’eux par la réussite collective et le développement des autres. Alors adopter la coopétition pour une équipe, en s’appuyant davantage sur le leadership des femmes, c’est adopter la culture du « co » dans la construction et le développement
Une étude (« The Diminishing Marginal Utility of Income » publiée en 2010 dans la revue Psychological Science) a montré que les individus préfèrent gagner moins et être autonomes. C’est à l’opposé de l’intérêt de l’entreprise qui a besoin de renforcer le collectif pour que le gâteau soit plus gros.
Des synergies peuvent émerger lorsque des concurrents identifient des domaines où ils peuvent partager leurs ressources, leurs connaissances ou leurs infrastructures, améliorant ainsi l’efficacité globale. C’est tout l’objectif exprimé dans la théorie du lotissement. Cette approche favorise également l’innovation en permettant aux équipes de collaborer sur des projets de recherche et développement, d’explorer de nouvelles opportunités de marché et de partager leurs « best practices ».
Par exemple, dans de nombreux secteurs, on observe des alliances entre des entreprises concurrentes comme Apple et Samsung, mais aussi Renault et Nissan, IBM et Microsoft, Nestlé et Starbucks. Si des entreprises y arrivent, les dirigeants peuvent également le faire.
D’ailleurs, dans de nombreux métiers comme le nôtre, on parle plus généralement de confrères que de compétiteurs !
Le combat collaboratif
Autre exemple de coopétition, l’Agence de l’Innovation de Défense (AID) a été créée pour fédérer les initiatives d’innovation du ministère de la Défense, en assurant la coordination et la cohérence des démarches d’innovation en fonction de scénarios de disruption. Pour cela, une équipe appelée « Red Team » a été constituée, rassemblant des auteurs de science fiction et des futurologues. Elle a pour objectif de créer des stratégies pour réfléchir aux impacts possibles de nouvelles technologies, et d’identifier comment des acteurs malveillants pourraient les utiliser de manière inattendue.
Que pouvons-nous apprendre de la compétition au sein de la nature ou la métaphore de l’arbre de Richard Dawkins.
« Les troncs d’arbres sont des monuments debout à une compétition futile », déclare Richard Dawkins, biologiste britannique. Il utilise la « Forêt de l’Amitié » pour montrer à quel point l’évolution et la compétition naturelle peuvent être dépourvues d’intelligence. Selon lui, une canopée forestière est comme « une prairie aérienne… élevée sur des pilotis… rassemblant l’énergie solaire. » Pourtant, une grande partie de cette « énergie est gaspillée en étant dirigée directement dans les pilotis » qui ne font que « s’élever dans les airs » rassemblant « la même récolte… qu’elle le ferait—à un coût beaucoup plus bas—si elle était » au sol.
Aucun arbre ne peut se permettre d’ignorer la compétition en hauteur. Mais si, d’une manière ou d’une autre, les arbres pouvaient convenir de limiter leur hauteur, chacun pourrait économiser de l’énergie et la forêt dans son ensemble serait plus efficace.
Ainsi parfois, la compétition naturelle peut entraîner un gaspillage d’énergie ou de compétences alors que la coopération ou la coordination entre les individus pourrait conduire à des résultats plus efficaces pour l’ensemble de l’écosystème.
Et vous, comment pouvez-vous collaborer avec vos concurrents ?
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