Je suis anticonformiste et je l’assume !

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Au bureau, les remarques fusent. Vous bousculez les usages. Bref, vous n’êtes pas au diapason. Et si vous revendiquiez d’être différent ? L’anticonformisme a aussi ses vertus. En témoignent Xavier Niel, Jacques-Antoine Granjon ou encore le cathodique Jean-Marc Morandini. Tout est question de dosage. L’éclairage de Gilles Dufour, spécialiste du leadership transformationnel chez Be & Lead.

Votre originalité, c’est votre marque de fabrique. Vous savez apporter un regard décalé, oser une vision singulière, remettre des certitudes en question. A l’heure où l’entreprise cherche des idées pour faire plus avec moins, vous pouvez vous autoriser quelques écarts avec la norme. A condition de ne pas vous opposer à tout. 

Créativité et start-up. Associé à la créativité l’anticonformisme est une valeur positive partout où il s’exprime. C’est une compétence capitale dans les agences du pub ou de design, les cabinets d’architecte. Les idées jaillissent de la transgression de la pensée unique, normée. Voyez l’univers des start-ups. Il est truffé d’originaux. Et peut, à mon sens, en accueillir bien d’autres. Les pionniers de la net économie sont souvent atypiques et le tiennent à le rester. 

Excentriques. Jean Baptiste Descroix-Vernier, ex avocat d’affaires insubordonné qui a créé Rentabiliweb, porte une coiffure nattée afro et vit sur une péniche à Amsterdam. Xavier Niel, PDG de Free, souvent en tee-shirt et jean troué, a démarré dans le minitel Rose. Jacques-Antoine Granjon, PDG et cofondateur de Vente privée.com, diplômé d’une ESC, exhibe des cheveux longs et des bagues extravagantes. Tous ont cru en leurs idées et ont su les tenir aux moments critiques. Tous ont réussi. Tous font partie de l’establishment du numérique. Et tous ont peur de se banaliser. Car le goût d’inventer est leur moteur. Ce qui ne les a pas empêchés de convaincre des banquiers et des associés bon teint.

Codes. Salarié en entreprise, vous évoluez dans un monde codé (langage, look, gestes). Dans la banque, le costume gris et la cravate dominent. L’ambiance est feutrée, on se vouvoie. Vous pouvez parler un peu plus fort, délaisser la cravate, adopter le polo. Mais non pas exhiber une chemise fleurie, un short ou des baskets. Souvenez-vous de ce technicien venu en bermuda à l’usine Sagem (Safran) prés de Rouen en 2001. Il a été licencié pour irrespect des  » consignes  » non écrites. Soyez vigilant aux us et coutumes. Tempérez votre exubérance. A moins d’avoir une compétence extraordinaire. Tel ce Dircom d’une institution bancaire qui arborait des cravates Mickey avec l’accord de son boss. Il excellait dans le job, c’était donc toléré. Mais dans ce cas, sachez que vous risquez de rester un expert à vie.

Rébellion. On peut oser un décalage de comportement à condition de ne pas se montrer rebelle. Vous refusez le Smartphone qu’on vous offre ? Dites : « J’ai besoin de prendre du recul. Je sais déléguer ». Vous partez à 18 heures alors que vos collègues restent tard ? Expliquez « C’est mon organisation. Mais j’ai pris du boulot avec moi, et je suis joignable ». Vous tuerez alors les rumeurs de couloir. Lorsque je travaillais dans une banque à Londres, j’ai choqué mon boss américain parce qu’en séjour à Paris, je prenais du temps pour déjeuner avec les clients. Un rituel bien français à l’opposé de la culture anglo-saxonne qui ne consacre que 10 minutes à une pause sandwich. J’ai donc assumé en lui expliquant que chez nous les affaires se traitent autour d’une bonne table. 

Poil à gratter. Vous refusez le consensus autour d’une décision ? Vous piaffez en réunion ? Vous voyez les choses autrement ? Exprimez-le avec de bons arguments. Un manager intelligent, aimera la contradiction. Il valorisera auprès des instances supérieures que tout le monde ne pense pas comme lui. En revanche, ne le faites pas trop souvent. Il ne faut pas être perçu comme un opposant mais comme celui qui apporte quelque chose en plus, une piste prometteuse, un contact inhabituel etc. Soyez un simple poil à gratter. Sachez que plus la période sera faste, plus vos résultats seront bons, plus vous pourrez marquer votre différence. 

Similitudes. Celui qui revendique sa singularité doit montrer que sur certains points il est pareil aux autres. Il s’agit de garder le lien avec les gens de son entourage. La rétive Anne Lauvergeon jouait ainsi de sa singularité : seule femme à la tête d’une société du CAC 40, dans le milieu masculin du nucléaire. Mais elle affichait une volonté de réussir comme ses pairs et ses collaborateurs. Autre exemple, Barack Obama qui a dosé son anticonformisme avant son élection. De peau noire, de père musulman mais bien américain car né à Hawaï, diplômé d’Harvard et protestant. Ce fût fédérateur.

Assagissement. Si vous avez le tempérament d’un provocateur, arrondissez les angles. J’ai ainsi observé la trajectoire de Jean-Marc Morandini, devenu businessman. Débutant, il cultivait son atypisme dans une émission choc sur TF1. De style provincial, avec un accent du Sud, aux interviews bas de gamme, il détonait dans le milieu des médias parisien. Après sa chute, il a su gommer ses défauts en développant une expertise d’analyse des médias. Moins cru, plus policé, il a le premier compris la complémentarité entre la télé et internet. Il a lancé son blog. Et a rebondi. Il a gardé son franc-parler tout en restant positif. Assagi, son anticonformisme est devenu un atout.

Cet article a été publié sur le site de l’Express. Vous pouvez le retrouver en cliquant ici.

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