Halte aux chefs toxiques qui démotivent votre équipe !

Remise en cause du travail de l’équipe, changement de cap, phrases assassines… Votre n+1 ne peut s’empêcher de prendre position. Parfois vertement. Conséquence: plus personne n’a le moral au travail. Que faire pour rattraper la situation ? L’éclairage de Gilles Dufour, spécialiste du leadership transformationnel chez Be&Lead.

Le supérieur du manager de terrain est souvent plus maladroit que malveillant. Lorsqu’il met son grain de sel dans le travail de l’équipe, c’est avec d’autres intentions que celle de motiver la base. Il est dans le suivi des actions, la stratégie. Pas question alors de laisser la démotivation gagner l’équipe. Avec une bonne dose de diplomatie et un doigt d’improvisation, on peut rectifier le tir. Voici cinq tactiques qui ont fait leurs preuves.

1. Rassurer l’équipe déstabilisée

La situation. « Je veux que tout soit prêt d’ici après-demain! » L’ordre intimé à la cantonade par votre n+1 paralyse l’équipe. Vous veniez justement d’expliquer qu’il vous restait encore huit jours pour terminer le projet Z. Patatras ! Vous êtes contredit(e) en public et vos collaborateurs accusent le coup: le timing est intenable.

La solution. Réagir instantanément. Regardez votre boss droit dans les yeux, avec insistance, et adressez-vous à l’assemblée. « Je vois que manifestement on dispose de moins de temps que prévu. Je vais faire le point avec Jacques et je reviendrai pour confirmer le calendrier ! » Vous laissez ainsi entendre que vous n’avez pas eu le temps d’accorder vos violons entre chefs avant la réunion. Ce qui fera baisser la pression dans les rangs.

2. Effacer les désaccords visibles avec son chef

La situation. Montant de réduction des coûts, façon de fusionner les équipes, changement de stratégie… Les différends avec le boss s’accumulent et radio moquette a diffusé l’information: les deux chefs ne s’entendent pas. Du coup, l’équipe, se sentant en roue libre, parie sur celui qui va gagner. C’est la pagaille !

La solution. Mettre en sourdine son point de vue en fonction de la gravité des faits. Mieux vaut ne rien tenter si le différend est mineur et clarifier les choses en aparté s’il est anecdotique. « Oui, nous n’étions pas d’accord sur l’évaluation de Bruno, mais c’est réglé. »

Par contre, si la divergence est structurante, réaffirmez la position officielle (du n+1) en réunion.

3. Dégager en douceur les sujets qui le fâchent

La situation. « Le système s’est planté trois fois, il n’est toujours pas réparé! Franchement, je me demande si vous êtes nuls ? » Ce peut-être aussi le dossier Y qui est incomplet ou en retard, en tous cas le boss, qui a déboulé dans l’open space, est furieux! Les informaticiens sont médusés et humiliés, le responsable du projet Y est abattu. 

La solution. Intervenir : « Je vois que le sujet n’a pas été traité avec toute la profondeur souhaitée, je propose qu’Eric discute avec ses collègues de la panne (du projet Y) ce soir et on en reparle demain. » Si la scène se déroule en réunion, changez l’ordre du jour et repoussez par la même occasion la question brûlante. Efficace, à condition d’avoir de la présence d’esprit.

4. Couvrir l’équipe

La situation. « Encore une fois le document n’est pas à niveau! Il est mauvais. » Le boss coupe la parole. Il devient agressif en public. 

La solution. Prendre la remarque pour soi et adopter la stratégie de la carpette: « Oui, c’est vrai, mais on va s’améliorer. Cela fait partie des axes de progrès identifiés ». Ainsi tenue à distance du chef, l’équipe se sentira défendue, protégée.

5. Recadrer le(s) perturbateur(s)

La situation. Le consultant venu pour la réorganisation du service profère des recommandations inattendues car jamais évoquées. L’homme est piloté en sous-main par votre boss. Au lieu d’attendre la position de l’équipe, ce dernier a tranché. Du coup celle-ci ne comprend plus rien: qui travaille avec qui? Qui parle sur qui et sur quoi ? Et l’élan des bonnes volontés se trouve brisé.

La solution. Agir en trois temps.

  1. Ressouder l’équipe autour de soi en rappelant les objectifs, les ressources, les moyens du projet, le niveau de confidentialité et de loyauté de chacun.
  2. Recadrer le consultant, en aparté, sur les mêmes thèmes.
  3. Confronter son chef -oui, oui- à ses agissements. « Quelle est ton opinion sur ces recommandations ? Car il y a des messages qui nous remontent de ta part semble-t-il. Sinon peux-tu nous laisser de l’espace pour avancer ? » Mieux vaut être cash avec son n+1, sauf cas particuliers. Et face à une objection utiliser la formule « oui et en même temps » plutôt que « oui mais » qui permettra de rapprocher l’avis du boss du vôtre.

Cet article a été publié sur le site de l’Express. Vous pouvez le retrouver en cliquant ici.

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