« NE LIMITE PAS TES DÉFIS, DÉFIE TES LIMITES»
Anonyme
Pour le sportif, il s’agit de remporter des médailles ou des victoires et pour l’entreprise de gagner des marchés ou de développer son business dans la durée. Sportif ou entrepreneur, dirigeant ou manager, l’ambition est la même : être performant dans son domaine et le coach est un des partenaires stratégiques pour y parvenir que ce soit pour développer son mindset ou ses talents de Leader.
Il est clair que de nombreuses valeurs du sport sont facilement transposables au monde de l’entreprise avec des valeurs telles que l’entraide, le courage, l’esprit d’équipe, le dépassement de soi… À titre d’exemple, le rugby s’inscrit dans un schéma de conquête mais aussi de convivialité. Pour le football c’est la simplicité des règles et la force du collectif qui prévalent. Il faut beaucoup de préparation, de la stratégie, un état d’esprit, des essais, souvent des erreurs, des objectifs et des résultats intermédiaires pour forger ou repositionner l’ambition d’un sportif comme celle d’un dirigeant. Quant à la performance, qu’elle soit sportive ou professionnelle, elle nécessite des efforts et un mental à toutes épreuves.
Une des fonctions du coaching est de mieux comprendre les gens, leurs réelles motivations, ce qu’ils recherchent, comment ils raisonnent et c’est un des rôles-clés du coach de guider le dirigeant pour qu’il intègre davantage cette approche dans ses raisonnements business. Son “’entraînement“ va consister à profiler son interlocuteur, comprendre ses propres bugs et ses talents, évaluer le bon niveau de pression pour donner le meilleur de lui-même. Du côté du sportif le résultat se voit tout de suite dans sa performance ; pour le dirigeant dans le business, c’est plus compliqué… Lire son non verbal pour le modifier, analyser ses réactions, comprendre ses failles, intégrer son égo sont les éléments-clés qu’il va devoir appréhender pour piloter son équipe.
Timothy Gallwey, pédagogue d’Harvard et ancien tennisman de haut niveau, a contribué à développer le coaching en entreprise dans les années 1980 en observant le registre autoritaire et maillé d’injonctions des éducateurs sportifs. De même, Bill Campbell, ancien coach de football américain, s’est reconverti avec succès dans le coaching des grands patrons de la Silicone Valley : Tim Cook, Sheryl Sandberg, Sundar Pichai et Eric Schmidt, au point où il a été surnommé “the trillion dollar coach” ! Tous deux ont développé une approche basée sur le questionnement, la maïeutique socratique. Il s’agit de demander « Dans quel sens tournait la balle quand tu l’as frappé ? » plutôt que d’aboyer « Regarde ta balle ! ». Cela favorise l’apprentissage, qui fonctionne d’autant mieux qu’il développe la capacité à travailler le bon geste dans le cas du sportif ou la juste posture pour le dirigeant !
Étymologiquement, le coach vient du mot cocher, celui qui guidait les chevaux, qui lui-même vient de Kocs, village situé en Hongrie, où vraisemblablement étaient fabriquées des diligences. On retrouve bien dans le coaching cette idée de ne pas dire ce qu’il faut faire mais de guider, d’aider l’autre à accoucher de ses propres solutions via le questionnement et l’interrogation. Et le coaching donne d’autant plus de résultats positifs que la culture du développement de ses points forts en point d’excellence est acceptée, ce qui est totalement généralisé dans le sport de haut niveau !
L’importance des objectifs pour une stratégie gagnante
Dans l’entreprise on parle de vision à 5 ou 10 ans, d’axes stratégiques et de projet de 1 à 3 ans… La stratégie est au service de la vision (entendre l’ambition ultime), le projet est la représentation concrète et opérationnelle de cette stratégie. L’objectif est formulé de manière claire : à la fois ambitieux et réalisable, il se traduit par des indicateurs de performance mesurables.
Selon l’objectif, à échéance plus ou moins longue, le coach accompagnera son client pour qu’il adopte une stratégie selon différents éléments : la situation de départ, le potentiel, les opportunités, ses compétences et ressources disponibles.
Pour atteindre ses objectifs dans le milieu sportif, il est courant de construire un plan d’entraînement avec des objectifs intermédiaires faits de compétitions sans enjeu pour se tester, mais aussi de qualifications qui sont de véritables jalons. Il est donc facile d’objectiver la performance avec un chronomètre ou un nombre de buts marqués. Le rôle du coach de dirigeant dans cette situation est d’accompagner son client pour qu’il formalise les compétences qu’il développe ou renforce lorsqu’il est confronté à une difficulté.
J’accompagne actuellement un dirigeant, excellent manager, qui a très peu d’estime pour la compétence managériale de son manager. Nous avons travaillé ensemble la compétence “manager son manager” qui est clé pour apprendre de son manager ses talents de stratégiste, sa capacité de prise de risque et son impact auprès du board.
Ainsi lorsque Aimé Jacquet raconte son départ en Angleterre pour annoncer à Eric Cantona son éviction parce qu’il faut « comme un chef d’orchestre, associer les talents plutôt que les additionner », le discours a un effet de levier indéniable.
Un projet est aussi humain : la force du collectif et de l’intelligence collective
La réussite d’un projet, qu’il soit sportif ou d’entreprise, est conditionnée par l’équipe en place : toutes les personnes qui vont graviter autour du projet vont avoir une incidence, consciente ou inconsciente, sur le processus et donc sur le résultat, c’est à dire la performance. Les entraîneurs sportifs ont depuis longtemps compris le pouvoir de la reconnaissance, de la motivation intrinsèque chez leurs joueurs et surtout le pouvoir du collectif. Ils savent s’entourer des bonnes personnes, au bon moment et au bon endroit. En sport comme dans l’entreprise, le recrutement et/ou la mobilisation des collaborateurs et partenaires, sont des étapes importantes pour remporter un match ou faire une médaille comme dans la réussite d’un projet
Apprendre à transformer l’essai, c’est s’inscrire dans une performance durable pour le binôme entraîneur/sportif et coach/dirigeant. Le premier emmène son équipe/sportif vers la victoire et le second accompagne son client dans le déploiement de son leadership, la transformation, la transversalité, la performance…
« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin»
proverbe africain
Pour le dirigeant comme pour le capitaine sportif, apprendre à connaître son équipe c’est aussi savoir déceler le potentiel de chacun pour s’appuyer sur les bonnes personnes et les rendre plus performantes. Le rôle du manager consiste à valoriser les qualités de ses collaborateurs et à les faire monter en compétences pour que chacun se sente à sa place.
Dans le business, le patron de l’équipe est celui qui sélectionne et fait grandir ses équipiers. Il peut en outsourcer une partie par manque de compétence ou d’intérêt, ou pour accélérer la transformation. Il s’appuie pour cela sur un sparring partner (le coach) qui l’accompagne dans sa mission de “faire grandir l’équipe ou les individus”.
Enfin, le sport, c’est aussi l’école du droit à l’erreur. Il n’y a que celui qui n’est jamais tombé qui ne peut pas se relever. La force du collectif permet aussi d’appréhender les erreurs ou les échecs sous un autre angle. La défaite d’un match en cours de saison ou l’échec d’un objectif intermédiaire doit être analysée pour en tirer des conclusions et devenir une source d’informations pour rebondir.
Un coach d’équipe comme Bill Campbell était attentif à faire sortir les tensions, les irritants pour que ses équipiers arrivent à en parler. Pour ma part j’accompagne une équipe dans laquelle les managers en silo ne prennent pas assez le temps de se parler, de se dire les choses. Nous avons travaillé sur “ comment remettre de la performance et du bonheur à travailler ensemble “ en faisant une sorte de 360° avec deux questions auxquelles chacun doit répondre pour les autres :
- ce dont une personne désignée a besoin de la part de l’équipe pour réussir son job ;
- ce qui la rend heureuse de venir travailler.
En fin de compte, que l’on soit sportif ou non, la façon de développer la performance est très similaire entre le sport de haut niveau et le business. Agir sur le mental, développer les compétences, gérer l’égo pour qu’il trouve sa juste place, encourager le dirigeant à coacher davantage ses équipes : c’est lorsque la compétence “coach” ruisselle dans toute l’équipe que je suis réellement content et que je sais que la transformation est durable chez mon client !
Et vous comment gardez vous du temps pour progresser, vous faire coacher et coacher vos équipes pour qu’elles grandissent ? C’est cela qui créera de l’engagement dans vos équipes !
En résumé :
- un sportif de haut niveau construit une équipe autour de lui pour prendre soin de lui : psy, coach, sophrologue, kiné, ostéo, masseur… et le dirigeant aussi a son équipe bien être pour son équilibre (ostéo, coach, entraîneur sportif, sophrologue, masseur….)
- résilience : après blessure, après down, après la covid… bref on aura tous des accidents de vie ou de carrière alors préparer sa résilience est clé.
- se fixer des objectifs ambitieux à moyen terme et se donner l’espace pour avoir l’énergie de les réussir sur une période longue, avec la juste équipe, engagée, reste clé pour réussir dans cette période complexe.
- formaliser ses stratégies gagnantes de montée en compétences : que ce soit sur ses compétences multiculturelles, ses compétences de jeu politique, de management, en profitant des difficultés rencontrées pour les voir comme une opportunité d’apprendre.
Je vous souhaite un très bel été, en prenant bien soin de vous…
Moi j’emporte à lire pour l’été : The black swan de Nassim Taieb, Devenir une entreprise agile de Ludovic Cinquin et La carte des différences culturelles d’Erin Meyer, et vous ?
#leadership #coachingsportif #management #pointsforts