“La richesse consiste bien plus dans l’usage qu’on en fait que dans la possession.”
Aristote
L’universitaire américain Russel Belk spécialiste du marketing a proposé la théorie selon laquelle certains biens possédés par un individu ont une signification particulière pour lui et finissent par contribuer à l’expression de sa personnalité. Certains de ces biens deviennent presque partie intégrante de l’individu, de son identité, et le résultat de ce phénomène représente le soi étendu ou Extended Self.
Si autrefois on enterrait les riches pharaons ou les rois chinois avec leur armée et leurs possessions, ces pratiques sont définitivement révolues. Les nouveaux marqueurs de réussite et les nouveaux moyens de renforcer notre self dans la vie professionnelle sont désormais le dernier iPad ou la dernière montre connectée car, sur le plan technologique, rien ne doit nous échapper. Dans le milieu bancaire, la cravate ou les boutons de manchette commencent à laisser la place au jean et à la montre connectée : c’est clé pour notre image professionnelle ! Nous pouvons aussi envisager de porter une montre de luxe mais plutôt achetée d’occasion et vintage, histoire de montrer que nous n’avons pas attendu 50 ans pour réussir notre vie pour citer le publicitaire Jacques Séguéla.
Désormais, exit notre société d’hyper consommation et place à un penser autrement, dépenser autrement, communiquer autrement, paraître autrement. Manger des fraises en hiver est aberrant, rouler en 4×4 en ville devient provocant et faire ses courses à 30 minutes de chez soi dans un hyper est tout simplement exaspérant. Étaler sa réussite aujourd’hui se résume donc à manger bio, rouler électrique, faire ses courses chez le producteur local ou à la supérette en bas de chez soi et s’habiller vintage, surtout pour les marques de luxe (chez le jeunes, plus le jean est troué, plus leur image est clean), au moins chez les bobo’s !
La perception de soi joue un rôle important sur l’attachement aux possessions et à la place qu’on leur accorde : chacun de nous a une vision différente des attributs de ses possessions. Jusqu’à récemment, nos possessions ou acquis nous positionnaient au sein de l’entreprise. La plupart des cadres supérieurs ont désormais perdu la voiture de fonction, le bureau d’angle au profit des open spaces, l’assistante personnelle…. signes de reconnaissance que seuls certains grands dirigeants ont conservé.
La part des signes extérieurs de réussite est en baisse car ils sont remplacés par des marqueurs de la personnalité que l’on peut montrer via les réseaux sociaux tels LinkedIn ou autres réseaux professionnels. On peut également se servir de l’apparence avec notre posture, une bonne forme physique qui va donner une image jeune et dynamique, une clarté d’expression ou bien ses engagements éthiques et sociétaux. Pour d’autres, ce sera leur culture de l’art contemporain comme tout milliardaire qui se doit d’avoir aujourd’hui son musée et sa fondation, ou encore le patrimoine historique avec par exemple Notre Dame de Paris et la surenchère autour de sa restauration.
Nous devons apprendre à notre cerveau à fonctionner différemment, l’habituer au changement permanent. Dans les années 90, savoir utiliser Google, son ordinateur ou son téléphone portable représentait une compétence clé alors que le Big Data, les robots ou l’IA seront celles de demain.
Pour ma part, j’ai choisi l’iPad pro d’Apple il y a quelques années comme un des marqueurs de mon identité connectée ainsi que d’installer mes bureaux dans un espace de coworking décoré street art dans le Paris branché du 10eme arrondissement. Au rythme où l’IA et l’informatique se développent, je peux facilement imaginer que des lunettes ou un vêtement connecté avec de multiples applications intégrées deviendront les marqueurs de demain. Il en va ainsi de l’évolution des mentalités à travers l’histoire avec la viande qui fut un marqueur social au début du siècle dernier et la pelouse au moyen-âge qui, ne servant plus au pâturage des bêtes et ne représentant donc plus un avantage stratégique, est devenue un signe de richesse dans l’aristocratie française et anglaise.
Ainsi donc les signes extérieurs d’identification de la réussite sont en constante diminution, remplacés par des signes de force et de puissance intérieures. Apprendre à maîtriser et à gérer ses émotions, son corps, ses relations avec les autres, comprendre les valeurs qui nous animent… Autant de sujets à explorer pour développer une nouvelle culture de la possession. Et vous, quelles sont les possessions auxquelles vous êtes le plus attaché et de quoi avez vous besoin pour les lâcher ? Quelle est la forme de culture et/ou les convictions qui vous permettent de renforcer votre identité ?
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