adopté en 1947 par l’architecte Ludwig Mies van der Rohe
Aujourd’hui à travers le monde entier de nombreux entrepreneurs pratiquent l’innovation frugale et agile que Navi Radjou a popularisé dans son livre Jugaad, mot qui veut dire en Hindi « l’art de concevoir des solutions ingénieuses ». Ce concept de frugalité, ou de “less is more”, est régulièrement revisité, que ce soit en architecture ou en business, et revient à la mode du fait de la crise des ressources de la planète.
La frugalité est une manière positive de valoriser les bonnes pratiques de maîtrise des dépenses : Jeff Bezos l’a mis en application dès ses débuts chez Amazon où le contrôle des coûts est aussi obsessionnel que la relation client. Et cela fonctionne !
La légende raconte que les premiers employés avaient fabriqué des bureaux en vissant des pieds sur de vieilles portes, faute de moyens. Vingt-cinq ans plus tard, celles-ci symbolisent toujours la frugalité de l’entreprise. Des « Door Desk Awards » sont attribués aux employés les plus économes, l’objectif final étant de réinvestir afin de baisser les prix de vente !
Les salariés voyagent ainsi en classe économique et dorment dans des hôtels bon marché. Les managers, même seniors, n’ont pas de budget : « Quand vous avez un budget, vous le dépensez, explique Anne-Marie Husser, DHR d’Amazon. Quand vous n’en avez pas, vous innovez. Vous devez réfléchir à une idée créative, puis aller chercher les ressources pour la mettre en oeuvre. »
Aucune dépense n’est considérée comme mineure : lors de l’assemblée générale de 2009, Jeff Bezos a fièrement annoncé avoir fait retirer toutes les ampoules des distributeurs de snacks dans les entrepôts pour économiser quelques milliers de dollars par an. Amazon est aussi réputé ne jamais faire appel aux consultants externes et, jusqu’à récemment, préférait imprimer son logo sur ses cartons de livraison et miser sur le bouche-à-oreille plutôt que payer des spots télévisés.
Face à des contraintes économiques et budgétaires toujours plus fortes, de nombreuses entreprises mettent en place des organisations du travail inspirées par le Lean Management pour améliorer la performance, la qualité, la productivité et réduire les délais. Les principes affichés s’inspirent du système de production développé au Japon par l’entreprise Toyota dans les années 60 et 70 :
- une amélioration continue (kaizen) impliquant les salariés et visant à éliminer les actions considérées sans valeur ajoutée (muda) aux yeux du client,
- la maîtrise de la qualité de la production (jidoka),
- la maîtrise de la variabilité de la demande (juste à temps).
Et souvent, une des conséquences de ces réorganisations, est la réduction des niveaux hiérarchiques et l’augmentation du nombre de personnes par équipe !
Une autre alternative se présente sous la forme du BBZ, zero based budgeting ou budget à base zéro dont l’objectif est de remettre à plat et en cause toutes les dépenses budgétaires “traditionnelles”. Contrairement à une procédure classique qui consiste à établir un budget à partir de celui de l’année précédente, la méthode BBZ implique que toutes les dépenses soient justifiées pour le budget à venir en donnant une note de “0” à chaque poste budgétaire qui sera augmenté au vu des résultats attendus de la dépense. L’idée générale est donc de faire des choix en matière de budget et ne pas se contenter de saupoudrer quelques % en moins un peu partout.
N’oubliez pas que l’essentiel en matière de contrôle des dépenses ou de réduction des coûts est de garder une vision globale de l’expérience client. Pour cela il est nécessaire d’observer ce que le client peut faire lui même (comme l’implantation des caisses en libre-service) ou ce qu’il n’est pas prêt à payer ! De plus, faire baisser les frais généraux ou réduire le nombre de fournisseurs sont des recettes bien connues qui ont fait leurs preuves. Les appliquer régulièrement est clé dans votre gestion !
En résumé, l’exemple doit venir d’en haut car c’est la responsabilité du dirigeant de créer une culture de la réduction des coûts et de monter une certaine exemplarité. Car à la fin du compte ce sont les clients qui en profiteront directement grâce à des baisses de prix devenues possibles.
Et vous, quelle énergie consacrez-vous chaque semaine à réfléchir à comment diminuer vos charges ?
(la suite la semaine prochaine)
#jugaad #frugalité #leadership #culture #exemplarité #transformation
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