« L’incertitude est le pire de tous les maux jusqu’au moment où la réalité nous fait regretter l’incertitude. »
« En fumant » (1861) de Alfonse Karr
Nous sommes désormais tous confrontés à cette épreuve collective qui nous touche à des degrés différents. Comment lutter contre la morosité pour ne pas laisser la colère, l’abattement ou la peur s’emparer de nous ? Comment nous préparer, ensemble, pour aborder le plus sereinement possible ces semaines à venir sans perspectives clairement définies ? Notre cerveau n’est pas câblé pour l’incertitude, au contraire il est câblé pour « maîtriser » son environnement comme l’explique très clairement Sébastien Bohler, neuroscientifique.
Trouver du sens
Le plus difficile dans une période marquée par l’incertitude est de trouver du sens. La situation que nous vivons rappelle à notre cerveau le chaos, l’imprévisible, l’incertain, alors que notre cerveau adore pouvoir se projeter dans l’avenir et ainsi diminuer le degré d’incertitude dans notre environnement. Or il se retrouve aujourd’hui confronté à une situation qui réunit exactement les éléments contraires et ce, avec des circonstances qui évoluent chaque jour et que personne ne peut anticiper. Nous ne savons pas jusqu’où ou comment les choses vont évoluer et c’est très difficile à gérer !
« La peur est le chemin vers le côté obscur : la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine mène à la souffrance. » Maître YODA
Comment éviter d’en arriver là ? En luttant contre la contagion émotionnelle négative : notre cerveau produit une pensée toutes les 2 secondes d’où nos ruminations, comme un gros nuage gris qui stagnerait au-dessus de nos têtes et qui ferait tourner en boucle toutes nos pensées parasites ou négatives générées par l’incertitude. Je vous livre quelques pistes pour y parvenir.
Accepter la situation
Accepter la situation est difficile mais c’est pourtant la vraie clé pour gérer l’incertitude en trouvant les moyens de positiver. Comment ? En faisant le bilan de tout ce qu’il y a de positif dans votre vie (bonne santé de vos proches, un salaire ou un revenu à la fin du mois, des projets de vacances…) afin d’éviter que les pensées négatives s’ancrent en vous et vous rongent.
Mettre en œuvre la méthode essai/erreur est également un excellent moyen d’avancer en ce moment et d’accepter les risques inhérents à cette stratégie !
Prendre du recul et vivre le moment présent
Commencez par éviter les réseaux sociaux et les chaînes d’information continue qui diffusent trop d’informations créant de la tension et de la peur. Prenez les choses comme elles viennent, avec philosophie et ancrez-vous dans l’ici et maintenant.
Vous remarquerez que face à une situation dont on ne maîtrise pas le déroulement, une arborescence de possibilités se présente devant nous (combien de temps encore ? allons-nous être dé-confinés à temps pour profiter des fêtes de fin d’année en famille ? comment les conditions de travail vont-elles évoluer ?…).
Le nombre d’inconnues est tel que nous nous retrouvons piégés par notre cerveau qui est une véritable machine à scénarios ! Ce dernier possède un circuit logé entre ses 2 hémisphères, le cortex cingulaire, qui passe son temps à imaginer toutes les solutions possibles. Son rôle est très utile lorsqu’on est aux commandes de la situation car on peut ainsi choisir la meilleure option et optimiser nos décisions en identifiant les meilleures alternatives. Mais dans une situation d’incertitude planétaire, où le nombre de paramètres est tellement énorme qu’il en devient incontrôlable, cette partie de notre cerveau n’arrive plus à s’arrêter et nos pensées deviennent infinies… Le système entre alors en surchauffe et libère les hormones du stress !
Un moyen simple de ne pas se laisser déborder par ses pensées et de s’ancrer dans le moment présent est de se focaliser sur les choses simples de notre environnement, de se concentrer sur ce que l’on fait, qu’il s’agisse d’une activité physique ou mentale. Absorbez-vous dans l’instant avec quelque chose qui vous plaît, qui vous procure du bien-être, du plaisir, pour ne pas que vos pensées vous submergent, tout particulièrement si vous faites partie de ces personnes avec un faible niveau de tolérance à l’incertitude.
Décider d’arrêter de ruminer pour vivre son quotidien
de manière plus apaisée.
Développer la confiance en soi
Chacun de nous possède un potentiel de résilience insoupçonné. Cette force d’adaptation, cette puissance existe en chacun de nous. Sachez que plus la situation est compliquée, moins il faut réfléchir car trop d’anticipation ou de contrôle génère de l’anxiété qui peut devenir paralysante. On tombe alors dans une sorte de panique. En situation de danger ou de survie « la peur nous sauve mais la panique nous tue ».
Renforcez vos liens
Nous sommes tous concernés par l’incertitude ambiante, c’est collectif et planétaire. Certes nous réagissons tous différemment dans une situation donnée car nos réactions sont l’empreinte de ce que nous sommes. Mais ce qui fait notre force dans cette crise sanitaire, c’est la synergie empathique que nous arrivons à développer et je vous encourage à y contribuer activement.
Gérer en mode crise
L’extrême incertitude dans laquelle nous sommes nous pousse à examiner des scénarios très différents et à régulièrement remettre en question nos hypothèses. Dans ces conditions inédites, soutenir les dirigeants devient autant prioritaire que soutenir les salariés sur le terrain en s’assurant qu’ils sont dans un état de santé compatible avec leurs fonctions. La mise en place d’une cellule en mode crise (bottom up et top down) est le seul moyen efficace d’avancer, que vous soyez dirigeant de votre BU, gestionnaire de votre équipe ou uniquement responsable de vous-même. C’est ainsi que vous pourrez vous réinventer et avancer dans cette période inédite !
Pensée stratégique
Profitez de ce temps particulier pour noter sur un carnet dédié toutes vos idées et donner des priorités à ce qui est essentiel pour vous à horizon 2 ou 3 ans comme, par exemple, faire évoluer votre positionnement professionnel, définir votre légende personnelle si vous être proche d’une sortie d’étape, ré-ouvrir votre réseau, prendre soin de votre corps et de votre santé, de votre famille…
Pour cela veillez dans un premier temps à faire de la place dans votre agenda pour prendre rdv avec vous-même, au moins 1h30 par semaine, en une seule fois ou par petites séquences régulières. Les années 80 ont survalorisé les « doers », maintenant est venu le temps des « strategic thinkers » ! Prenez le temps d’observer les tendances dans votre métier, les disrupteurs, ce que la technologie est en train de créer, en quoi votre métier va probablement évoluer… Regarder la big picture est clé aujourd’hui pour le dirigeant que vous êtes en prenant de la hauteur, en trouvant de l’espace pour articuler votre pensée et la formaliser en une vision stratégique.
En résumé, cette période incroyable va finalement peut-être même passer très vite si on en croit les promesses d’un vaccin bientôt disponible. Alors comment pouvons-nous profiter de ce temps à la fois si simple, avec si peu de sollicitations (sport, restaurants, cinéma, sorties culturelles, départs en weekend ou en vacances, réunions entre amis ou en famille…) et à la fois si complexe (beaucoup d’urgence, un quotidien lourd, un ras le bol de la visio…) ? Profitons au mieux de nos possibilités, testons notre résilience et apprenons à nous satisfaire d’instants simples, à nous connecter à l’ici et maintenant pour vivre notre quotidien comme une symphonie de sensations permettant de voir le merveilleux dans le banal et le répétitif.
#resilience #positivethinking #collective #bettertogether #strategicthinking #globalincertitude
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