Vivre des expériences de transformation

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Après 9h d’avion, 7h de voiture et autant d’attente dans la chaleur étouffante du désert du Névada, je m’apprête à vivre ma première expérience de Burning Man. 7 jours passés dans la chaleur, le sable, sans aucun confort. Au début, je me demandais “qu’est ce que je fais là ?”. C’était en 2007. Depuis, je retourne régulièrement en festival, par exemple le Nowhere en Espagne ou le Boom festival au Portugal.
Dans ces festivals, je viens chercher une expérience qui me transforme, un moment où je n’ai plus à me préoccuper du quotidien, où je peux me consacrer pleinement à l’instant présent. Ces moments, je les ais aussi trouvés lors de mes randonnées en montagne, lorsque mon seul objectif était de vivre l’instant.
Ces expériences, nous devrions tous nous permettre d’en vivre au moins une fois par an, pour nous ressourcer, nous transformer et même en tirer des leçons en leadership !

1.Apprendre des expériences

Contrairement à ce que beaucoup pensent, ces festivals n’attirent pas que des hippies. En 2014, Harris Poll a mené une étude sur 2000 millennials américains sur la demande d’Eventbrite, le site de vente de tickets en ligne. 78% d’entre eux disaient préférer dépenser de l’argent pour vivre des expériences plutôt que pour acheter des objets matériels. Parce que, c’est grâce à de telles expériences que l’on grandit.
En venant à Burning Man la première fois, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, pas de plan, pas d’objectif, pas de notion de temps. J’ai expérimenté une vraie liberté et cela m’a permis de m’ouvrir à tout, de prendre le temps pour découvrir, pour les rencontres, pour tester mes limites, mes envies. C’est une expérience hors du temps, et très personnelle, ce qui l’a rend difficile à raconter. Diane Taieb a pourtant réussi dans ce très bel article.
Burning Man, c’est aussi l’expérience de la communauté. Pendant le festival, Black Rock City, comme est appelé le camp, devient la 11ème plus grosse ville du Nevada. Le premier moto de cette communauté, c’est l’entraide. Au début, je me suis senti perdu au milieu de tout ce monde et par hasard, j’ai rencontré une festivalière habituée qui m’a aidé à trouver un vélo (le principal mode de déplacement dans la ville), m’a montré les lieux en m’aidant à me repérer. Une magnifique rencontre qui me fait croire aux anges gardiens !
Dans une interview de 2014, Tony Hsieh, le CEO de Zappos dit ainsi : “ C’était un sentiment d’unité avec les autres personnes présentes, une unité avec la musique et avec soi-même. C’est pour ça que je vais à Burning Man.”
De telles expériences nous transforment, nous permettent de grandir en nous découvrant nous-même.

2. Se nourrir de créativité

La créativité que j’ai vue à Burning Man, et dans les autres festivals du même type auxquels j’ai participé, est peut-être ce que je retiendrai le plus. Des hommes et des femmes passent des mois à construire des œuvres sublimes qui auront une durée de vie d’une semaine avant de partir en fumée. Et pour cela, ils n’ont aucune autre récompense que l’émerveillement dans les yeux des festivaliers. Où trouvent-ils la motivation de créer ainsi ? D’abord, dans la liberté. Si, comme moi, vous travaillez régulièrement avec des créatifs, vous savez que la créativité ne peut pas être commandée. Les organisateurs de Burning Man donnent très peu de règles pour les oeuvres d’art, et elles concernent majoritairement des questions de sécurité. Chacun est libre de créer selon son envie, son désir. Bien sûr, toutes les créations ne sont pas des chefs d’œuvres mais elles le sont en grande majorité, comme le montrent les images du photographe Victor Habchy. La leçon à retenir : nous devons créer les conditions de la créativité dans nos entreprises mais pas essayer de la contrôler. Faisons confiance aux créatifs pour nous épater en leur laissant de l’autonomie.

3. Partager une culture

Comme je l’ai dit, pendant la tenue de Burning Man, une ville de plus de 50 000 personnes émerge du désert. Et au bout des 7 jours de festival, cette ville disparaît complètement, vous ne trouverez pas le plus petit déchet. Black Rock City est aussi l’une des villes les plus sûres du monde et pourtant elle est peuplée de gens qui font la fête non-stop pendant une semaine ! Comment est-ce possible ? Grâce à une culture partagée que tout le monde s’approprie et retransmet.
Les organisateurs donnent un “guide de Burning Man” qui explique les différentes règles à suivre, et ils s’assurent de renforcer le moto du festival dans chacune de leurs communications. Mais pour ma part, c’est la première festivalière que j’ai rencontrée qui m’a transmis cette culture. Cette culture de l’entraide, du respect des autres et des lieux est si bien ancrée que beaucoup de parents n’hésitent pas à partager l’expérience avec leurs enfants.
Cet ancrage est possible parce que chacun comprend que le respect de cette culture est nécessaire pour vivre une bonne expérience et tout le monde veut vivre une bonne expérience. C’est ce que nous devons parvenir à faire dans nos équipes et dans nos entreprises. Si chacun voit la culture de l’entreprise comme le garant d’une bonne expérience de travail, chacun la respectera, la portera et la transmettra.

 

J’ai beaucoup parlé de Burning Man car ce fut une expérience très forte pour moi. Mais vous pouvez en vivre de semblables plus simplement et plus proches. L’idée est de vivre un moment de liberté, loin du quotidien pour apprendre des autres et de soi-même. Cela peut être lors d’un trek dans les hautes Alpes, un saut en parachute, ou simplement d’un moment choisi entre amis ou entre collègues. Ne pas se fixer d’objectif, prendre les choses comme elles sont et s’ouvrir à l’inconnu de la découverte pour se transformer.

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