Le quantified self ou la mesure de soi

Le quantified self ou la mesure de soi

Le quantified self, en français la mesure de soi, est l’avancée majeure actuelle pour mieux nous connaître et mieux comprendre ce qui nous fait du bien. Nous n’en sommes qu’au début, le potentiel est énorme, les risques présents, bien sûr, mais le mouvement est inexorable à mon sens. Et pour se quantifier, pas besoin nécessairement d’une montre au poignet, un capteur à la ceinture, ou sous notre matelas. L’objectif est de collecter des informations objectives sur nous, sur notre corps, notre personnalité ou nos qualités professionnelles. Elles peuvent être obtenues avec des objets connectés, mais aussi simplement par des feedbacks de nos collègues, de nos managers, de nos clients. C’est ce qu’a mis en place Uber. Les passagers et les chauffeurs peuvent chacun se donner une évaluation et, grâce à ces informations, s’améliorer pour vivre de meilleures expériences.
L’idée principale est : “je ne peux pas tout connaître et mesurer objectivement de moi mais j’ai besoin de ces informations pour me transformer au mieux et faire ce qui me correspond vraiment”. Nous partageons avec vous ici quelques exemples et des conseils pour tirer le meilleur parti du quantified self.

1. En apprendre plus sur nous

Le premier avantage des objets connectés et du quantified self, c’est de nous permettre d’en apprendre plus sur notre corps, comment il réagit, qu’est ce qui lui fait du bien ou au contraire ce qu’il ne supporte pas. Difficile de calculer son rythme cardiaque pendant un footing avec une montre à aiguilles et les doigts sur le poignet. Mais il y a également de nombreux éléments dont on ne se doute absolument pas avant de les mesurer. S’il est facile de faire un lien quand on se retrouve couvert de boutons après chaque verre de lait, pour les aliments que l’on mange moins régulièrement cela peut être plus compliqué. Je fus par exemple très surpris d’apprendre que j’étais intolérant aux amandes après avoir fait le test.
En savoir plus sur soi et sur ce qui est bon pour nous, c’est donc d’abord nous aider à mieux faire les choses et à faire celles qui nous correspondent le mieux.
Avec la diversité des objets connectés aujourd’hui et leur constante évolution (GFK prévoit une moyenne de 30 objets connectés par foyer français en 2020), des données peuvent être collectées sur à peu près tous les aspects de nos vies, que ce soit notre sommeil, notre poids, les pics de fertilité pour les femmes, notre activité physique, notre humeur. Avec toutes ces informations, il est plus facile de changer nos habitudes pour vivre mieux, ou déterminer nos axes de progrès. Pour un grimpeur qui doit optimiser au mieux son rapport force/poids, il est très intéressant de connaître sa masse graisseuse puisque la graisse pèse moins lourd que le muscle.

2. Sortir du déni pour mieux se transformer

Tant que rien ne nous est présenté directement que ce soit un chiffre dans une application, un commentaire, ou une discussion avec un collègue, il est assez facile de choisir de ne pas voir les problèmes ou de se faire une fausse idée de nous. Même si nous en avons souvent une idée car une petite voix dans le coin de la tête nous répète, par exemple, que de plus célébrer avec son équipe ou de mieux faire des feedbacks positifs ou de recadrage serait utile pour mieux embarquer notre équipe.
Les objets connectés ou les quizz en ligne nous permettent une prise de conscience qui va nous pousser à sortir du déni et vraiment nous motiver à nous transformer. Cette récupération de données objectives peut aussi se faire via des évaluations à 180° ou 360°. Il s’agit de laisser nos N+1, N-1, partenaires et collègues, évaluer, selon plusieurs critères, notre leadership. Et peut-être réaliserons nous que lorsque que nous pensions être un leader, nous sommes en réalité un bon manager.
Être confronté aux faits et à qui l’on est réellement et non à celui qu’on pense vouloir être, nous aide et nous motive beaucoup plus à évoluer. Surtout parce que ces données ne sont pas biaisées pas des idées sociétales (il faut être en forme, bien habillée etc.) mais nous donne une mesure très objective de ce que nous sommes et de ce qui est bon pour nous.

3. Développer de nouvelles habitudes et devenir autonome

Si ces objets connectés ont de nombreux avantages, il faut toutefois savoir s’en détacher petit à petit. Et oui, ils ne peuvent pas nous servir d’excuse, nous pouvons faire notre footing quotidien même si notre Iwatch n’a plus de batterie!
La première étape est, grâce aux objets connectés, de faire un constat de là ou nous sommes, que ce soit notre persona professionnelle (avec un 360°) ou notre corps, nos rituels…. Ensuite nous pouvons définir notre feuille de route et mesurer régulièrement nos progrès, ce qui est bon pour nous. Avec ces informations, nous allons pouvoir établir de nouvelles habitudes pour créer une dynamique meilleure et plus adéquate à qui nous sommes. Cette étape peut être compliquée aussi n’hésitez pas à demander de l’aide à un ami ou un coach et vous améliorerez très rapidement votre capacité à vous transformez.
Quand ces nouvelles habitudes sont mises en place, la collection de données peut devenir superflue. Par exemple, au début, je mesurais toujours mes séances de méditation sur zenfriend car cela m’aidait, aujourd’hui, je fais tous les jours mes séances d’une vingtaine de minutes sans avoir besoin de calculer le temps, cette habitude est inscrite et je la respecte naturellement.

Reste que toutes ces données ne sont pas complètement privées et peuvent être utilisées par les starts ups qui développent les objets connectés. Alors oui elles peuvent se retrouver à la merci de hackers comme le héros de la série Mr.Robot, mais croiser toutes ces datas est d’abord un gros avantages : cela nous permet d’apprendre des autres et de voir facilement ce qui marche et ne marche pas. Par exemple, une start up aidant ses utilisateurs à mettre en place une méditation quotidienne, a déterminé, en étudiant ses données, que ceux qui parvenaient le plus facilement à créer cette habitude commençait par 3 à 5 minutes de méditation quotidienne maximum. Partager ses données, c’est aussi un moyen de se lancer de petits défis entre amis ou collègues et ajouter une motivation supplémentaire pour atteindre ses objectifs.
Commencer petit pour viser grand est souvent bénéfique !

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3 Commentaires. En écrire un nouveau

  • La bienveillance, envers soi et envers les autres, est un des moyens, via l’amélioration continue, d’aller vers le meilleur de nous-mêmes.
    Parfois nous l’oublions. Les objets connecté, mais pas seulement, peuvent nous y aider.
    Merci Gilles pour cet angle de vue très éclairant.

    Répondre
  • Gilles, je suis moyennement à l’aise avec cet article. Le risque de l’égocentrisme et de la rationalité excessive sont réels avec les objets connectés et la mesure de soi. A utiliser avec distanciation et sans oublier la relation aux autres, si riches pour en apprendre sur soi.

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  • frederique houzelot
    10 février 2016 9 h 22 min

    Coucou Gilles, j’adore tes articles qui sont enrichissants

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