Je suis anticonformiste et je l’assume

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Nous cultivons tous notre différence. Nous voulons être unique et surtout ne pas rentrer dans le « moule ». Pourtant, et malgré ses airs séduisants de bad boy, l’anticonformiste est vu comme incontrôlable, toujours en opposition ou à vouloir se mettre en avant. Pour moi, l’anticonformisme c’est, avant tout, apporter un regard décalé, oser une vision singulière, remettre des certitudes en question. Sous ses airs punk, l’anticonformiste fait bouger les lignes. Il permet à chacun de mieux assumer ses particularités. Bref, il est indispensable à tout collectif sain, tant qu’il ne s’oppose pas à tout.

1. Devrais-je être anticonformiste ?

La question est un peu bizarre, je vous l’accorde. « Faut-il se conformer à l’anticonformisme ? » est un beau paradoxe. Et pourtant, je constate tous les jours que beaucoup d’entre nous sont étouffés par des normes. Avant de prendre une décision, nous nous demandons souvent si elle correspond à l’attente de nos proches ou de notre milieu professionnel. Une dose d’anticonformisme pourrait nous être salvateur. Libérer le manageur-punk qui est en nous sera souvent positif. Tant que nous le faisons bien.
Nous le savons, quand, dans un brainstorming, tout le monde se contente d’approuver nos idées, cela n’avance pas à grand chose. L’absence d’opposition n’est source que d’inertie et bloque les transformations. Maintenant, trop d’opposition n’est pas positif non plus. Nous devons trouver le juste milieu. Pour aider mes clients dans cette démarche, j’utilise souvent la « stratégie des alliés ». Quelqu’un en désaccord avec nous mais qui propose des alternatives n’est pas un ennemi. Il souhaite que le projet avance. Nos alliés sont ceux qui injectent davantage de synergies que d’antagonisme.
Accepter notre anticonformisme ne nous placera pas en ennemi si nous le justifions. Ainsi, lorsque je travaillais dans une banque à Londres, j’ai choqué mon boss américain parce que je prenais régulièrement une heure ou plus pour déjeuner avec les clients ou avec des collègues. C’est à l’opposé total de la culture anglo-saxonne qui consacre une dizaine de minutes maximum à une pause sandwich. Mais j’ai justifié cette différence en lui montrant les résultats que j’obtenais avec mes clients.
L’anticonformisme n’est donc pas un refus systématique de toutes les règles, c’est l’affirmation de votre besoin malgré les résistances de votre environnement. Et tant que cette affirmation est argumentée, elle sera surement acceptée. Vous partez à 18 heures alors que vos collègues restent tard ? Expliquez : « C’est mon organisation. Mais j’ai pris du boulot avec moi et je suis joignable ».

2. Quand l’anticonformisme devient la norme

Aujourd’hui, la disruption se retrouve partout, dans le monde du business mais aussi dans nos normes sociales. Faire une grande école et obtenir des diplômes est considéré comme un signe de réussite. Pourtant, Bill Gates, Steve Jobs, Larry Page et Mark Zuckerberg ont tous choisi d’abandonner leurs études prestigieuses plutôt que de suivre la voie qui leur était tracée. Peter Thiel a même créé une bourse pour ceux qui choisissent d’arrêter leurs études pour créer une société ! Maintenant, ne pas poursuivre ses études ne veut pas dire réussir. Être différent dans le seul but d’être différent ne nous apportera pas le succès. Au contraire, nous nous ferons surement remarquer uniquement pour notre différence. Nos talents et compétences n’auront plus d’importance.
Cultiver notre différence est aussi un droit que nous obtenons par nos succès. Si Jacques-Antoine Granjon, PDG et cofondateur de Vente privée.com, est parvenu à convaincre les investisseurs de le suivre malgré ses cheveux longs et bagues extravagantes, c’est que son idée était bonne au départ. Restez authentique dans votre différence, n’essayez pas de l’être à tout prix. Et surtout, rappelez-vous que vous n’avez pas besoin d’être différent à 100% !
Nous avons un regard souvent critique sur les « uniformes ». Dans une banque, tout le monde ou presque porte un costume gris et une cravate. La seule manière d’être différent n’est pas de se présenter en jean et t-shirt. Soyons différent là où cela a de l’importance tout en montrant que nous respectons les us et coutumes de notre milieu. Si Mark Zuckerberg est habituellement en jean, il porte tout de même un costume quand il rencontre le Pape !

3. Manager l’anticonformisme

Il n’y a pas anticonformisme sans norme. Nous avons besoin de règles pour les transgresser. Et toutes les règles ne sont pas négatives. De nombreux aspects de nos business ont besoin de règles pour être efficaces. Pensez aux réunions : ne pas s’interrompre, permettre à chacun de s’exprimer, établir un ordre du jour, éviter les digressions, respecter un temps donné, voilà autant de règles qu’il n’est pas dans notre intérêt de transgresser. Comment alors créer les frictions et oppositions, sources de créativité ? Peut-être en normant l’anticonformisme. Créez des temps particuliers, pendant lesquels chacun pourra transgresser les règles. Si ces transgressions sont acceptées par tout le monde, elles seront positives. Lors d’une réunion, digresser, bavarder de sujets personnels, s’interrompre, nous aidera à créer du lien avec nos collaborateurs et donc à développer notre intelligence émotionnelle.
Favoriser l’anticonformisme chez nos collaborateurs peut nous aider à trouver des idées très créatives. Parfois, une idée qui ne rencontre que des désaccords est la meilleure idée. Une étude menée en 2014 par William Barnett, professeur à la Stanford Business School, a montré qu’une entreprise a plus de chances de rencontrer le succès dans un marché difficile. En effet, cela lui demandera une étude de marché beaucoup plus poussée et de porter ses idées avec plus de force. Google est un très bon exemple. Au moment de sa création, les leaders sur le marché de la recherche n’avaient rencontré qu’un succès mitigé et les investisseurs étaient peu nombreux. Il suffit de regarder Google aujourd’hui pour comprendre leur degré de réussite. Barnett conclut ainsi : « C’est beaucoup plus risqué de faire ce qui est impopulaire, et cela a de très grandes chances d’échouer. Mais si vous réussissez, vous serez certainement considéré comme un génie et aurez un énorme succès ».

Vous ne savez pas très bien où vous vous positionnez dans l’anticonformisme ? Faites ce test proposé par l’Harvard Business Review !

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1 Commentaire. En écrire un nouveau

  • Encore une fois un très bon article. J’ai l’impression de m’y retrouver, mais je pense que tout le monde pense plus ou moins la même chose, cela doit flatter notre égo. Et je vois que tu fais très attention à l’orthographe et la grammaire… 🙂 Par contre, quand on suit le lien final, on ne tombe pas sur un test mais sur plusieurs articles très intéressants ET très, très longs. Merci aussi pour l’adresse de l’ostéopathe.

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